Recherches théoriques sur l’impact économique des guerres de religion dans les sociétés modernes
Une guerre de religion est une guerre opposant les partisans de religions différentes. Période décisive aussi pour l’Europe avec, d’un côté, les différenciations territoriales et linguistiques mais, de l’autre, une première forme d’unité religieuse (la chrétienté), culturelle et artistique. C’est enfin le temps de l’établissement de la troisième grande religion monothéiste, l’islam, qui crée une nouvelle et brillante civilisation dominant le sud de la Méditerranée. Les chrétiens et les musulmans s’affrontent: invasion arabo-musulmane en Espagne et dans le sud de la France, plus tard croisades chrétiennes. En Méditerranée, une civilisation fondée autour d’une nouvelle religion, l’islam: conflits mais aussi échanges entre chrétiens et musulmans. Une nouvelle religion, l’islam, s’installe à l’est et au sud de la Méditerranée et fait éclore une brillante civilisation qui s’étend même pendant tout le Moyen Âge sur une partie de l’Espagne, ce dont témoignent une belle architecture et de magnifiques jardins (en liaison avec les arts visuels). La Méditerranée devient lieu de conflits entre musulmans et chrétiens, notamment autour des Lieux saints de Jérusalem (croisades). Mais, elle reste aussi un lieu d’échanges des produits et des idées; les Arabes inventent l’algèbre et transmettent aux Européens la médecine et la philosophie grecques.
LES DIFFERENTES GUERRES DE RELIGION
- LA GUERRE ARABO-BYZANTINES
Les guerres entre les Arabes et les Byzantins sont une série de guerres entre les califats arabes et l’Empire byzantin entre le viie et le xiie siècle. Celles-ci débutent en même temps que les premières conquêtes musulmanes des califes bien guidés et omeyyades et se poursuivent sous la forme d’un bras de fer frontalier permanent jusqu’au début des croisades. À la suite de celles-ci, les Byzantins (les Romains ), perdent une importante partie de leur territoire.
Les conflits initiaux se déroulent de 634 à 718, finissant avec le second siège de Constantinople par les Arabes, qui arrête la progression rapide de l’empire arabe à travers l’Anatolie. Cependant, les batailles continuent entre les années 800 et 1169. L’occupation des territoires d’Italie du Sud par les armées aghlabides aux ixe et xe siècles ne rencontre pas le même succès qu’en Sicile. Mais sous la dynastie macédonienne, les Byzantins reprennent les territoires du Levant et progressent avec leur armée dans le sud, menaçant même Jérusalem. L’émirat d’Alep ainsi que ses voisins deviennent des vassaux des Byzantins en Orient, où émerge la menace encore plus grande du royaume de l’Égypte fatimide. Les Arabes restent la préoccupation majeure de l’Empire jusqu’à la montée en puissance des Seldjoukides qui prennent possession de la plupart des terres et refoulent les Abbassides à l’intérieur de l’Anatolie. Aussi, l’empereur byzantin Alexis Comnène se voit obligé de demander une aide militaire au pape Urbain II lors du concile de Plaisance ; ces événements sont souvent considérés comme des signes avant-coureurs de la première croisade.
- AFFRONTEMENT ENTRE CHRETIENS ET MUSULMANS AU MOYENS-ÂGE
Au Moyen-Age, la Méditerranée est marquée avant tout par les divisions religieuses. Au nord de la Méditerranée la Chrétienté s’est divisée entre la Chrétienté latine, guidée par le Pape et la Chrétienté orthodoxe dans un Empire byzantin en recul. Les Musulmans sont implantés au Sud et à l’Est de la Méditerranée. L’Occident chrétien est divisé politiquement. Empereur et rois tentent de reprendre l’autorité laissée aux seigneurs. Cet espace est fortement marqué par la civilisation romaine, mais c’est surtout la référence au Christ qui fait l’unité (religieuse) de l’Occident. L’empire byzantin, à cheval sur l’Europe et l’Asie, est l’héritier de la partie orientale de l’empire romain. La capitale, Constantinople (Byzance), est la «nouvelle Rome » fondée en 324 par l’empereur Constantin. L’empire byzantin rassemble une population de langue et de culture grecque. Le monde musulman s’étend de l’Atlantique à la Perse. Il est divisé politiquement du fait de l’absence de règle simple régissant la succession de Mahomet. C’est l’Islam qui en constitue le ciment. Le Moyen-Age, en particulier la période du IXème au XIIème siècle marque l’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane. La langue arabe, écrite et parlée, s’est imposée comme véhicule de communication. Le XIIème siècle marque un tournant dans la division de l’espace méditerranéen. La Méditerranée, dominée par les Musulmans au Xème siècle, passe alors sous contrôle de l’Occident chrétien.
Les Musulmans considèrent la guerre sainte comme un devoir. Le Djihad désigne l’obligation pour la communauté musulmane de mener la guerre pour propager ou défendre l’islam. Face aux Musulmans, considérés comme les ennemis du Christ, les chrétiens d’Occident, à l’initiative du pape, prônent la croisade, expédition militaire visant à délivrer les lieux saints (où le Christ a vécu et prêché, c’est-à-dire la Palestine). Les combattants vont coudre sur leur tunique une croix. Lancée par le pape Urbain II en 1095, la première croisade permet aux Occidentaux de s’emparer de prendre Jérusalem aux Musulmans et de s’installer en Syrie-Palestine en 1099. Ils y créent des états latins d’Orient. Mais la défense de ces territoires lointains est difficile. Malgré deux autres croisades, les Musulmans, dirigés par Saladin qui prône le Djihad, réussissent à reprendre une grande partie de la région dans la seconde moitié du siècle. Il y aura en tout huit croisades menées par les chrétiens pour conserver ou reconquérir les territoires perdus, mais à la fin du XIIIème siècle, la Terre sainte est à nouveau aux mains des musulmans. Dans la péninsule ibérique, où les Arabes se sont installés en 711, la Reconquista, lent processus de reconquête par les royaumes chrétiens du Nord, de la péninsule aux dépens des musulmans présents, commence en 722 depuis les Asturies restées indépendantes. Progressivement assimilée à la croisade, elle ne s’achève qu’en 1492, par la prise de Grenade. Les croisades conduisent aussi à une rupture entre l’Occident chrétien et l’empire byzantin. L’empire byzantin, en déclin, est victime des convoitises des Occidentaux, des marchands vénitiens en particulier. En 1204, la quatrième croisade est marquée par le sac de Constantinople par les croisés et l’installation temporaire d’un empire latin. Très affaibli, l’empire byzantin ne peut résister à la poussée turque. En 1453, la prise de Constantinople par les Turcs marque la disparition définitive de l’empire byzantin.
Les guerres de Religion sont une série de conflits qui, en Europe, opposèrent les protestants et les catholiques du xvie au xviiie siècle.
Les premières guerres de Religion apparaissent au sein du Saint-Empire romain germanique, où naît le protestantisme (Réforme luthérienne). La guerre des paysans allemands, qui se déroule de 1524 à 1526, mêle tout à la fois des causes sociales et religieuses.
La paix d’Augsbourg (1555) met un terme au conflit religieux pendant plus d’un demi-siècle. Les hostilités reprennent au xviie siècle avec la guerre de Trente Ans qui opposa de 1618 à 1648 les princes et souverains protestants et catholiques. Par son enjeu géopolitique, elle implique plusieurs pays voisins de l’Empire, comme la France, le Danemark, la Suède et la Hongrie.
En France, les guerres de Religion constituent une série de huit conflits qui se sont déroulés entre 1562 et 1598. Elles s’amorcent sous le règne de François II avec la conjuration d’Amboise (1560) et trouvent leur paroxysme avec le massacre de la Saint-Barthélemy (1572). Elles se terminent par la signature de l’édit de Nantes en 1598. En Basse-Navarre, royaume distinct du royaume de France au xvie siècle, un conflit de même nature eut lieu de 1560 à 1572. À la fin du xviie siècle et au début du xviiie siècle, la révocation de l’édit de Nantes (1685) amena le roi de France Louis XIV à lancer une série de campagnes de persécutions religieuses — connues notamment sous le nom de « dragonnades » — contre les populations protestantes à l’intérieur même du royaume de France, celles-ci aboutissant finalement à la guerre des Cévennes menée contre les Camisards. C’est seulement à l’époque du roi soleil que le terme de « guerre de religion » s’établit pour désigner les conflits confessionnels du xvie et xviie siècle.
LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DES GUERRES DE RELIGION
Les croisades permettent aussi de nouer des contacts pacifiques entre les civilisations qui bordent la Méditerranée. Au XIIème siècle, la Méditerranée est un carrefour commercial. Les marchands italiens, surtout ceux de Venise, Gênes et Pise, sont au cœur de ce commerce. Ils obtiennent des privilèges importants dans tous les grands ports, notamment Alexandrie et Byzance et assurent le monopole du commerce avec l’Orient, assurant également le transport des croisés. L’expansion économique reposant sur le contrôle des routes maritimes est aussi un autre aspect de l’expansion de l’Occident chrétien sur l’espace méditerranéen. Si le commerce dans le monde méditerranéen est dominé par l’empire byzantin puis par les cités italiennes, les échanges mettent en jeu toutes les régions du nord de l’Europe au nord de l’Afrique jusqu’en Orient. La Méditerranée est le point d’arrivée de produits recherchés tant en Europe qu’en Afrique ou en Asie.
Recherches effectuées par Diallo Issa, Etudiant